Traduction réalisée par Albinus

Miret eo dornskrid ar C'hatholicon e glad latin al Levraoueg Vroadel C'hall e Pariz ( kot 7656). 131 folio a ya d'ober anezhañ, 286 x 214 milimetr da bep hini anezhe.
N'eo ket bet skrivet an dornskrid-se gant Yann Lagadeg met gant adskriverien aketus pe aketusoc'h. Un eilenn zo anezhañ eta.

 

Testenn latin eus raklavar ar C'hatholicon en dornskrid 7656

"Principio dominum rogo trinum semper et unum ut britoni librum valeam complere novellum. Si quid in hoc opere videaris non benedictum Non mox arguere studeas tanquam male pictum. Primo consulere placeat tibi sepe peritum Qui sciat instruere necnon discernere scriptum. Quoniam quidem multi scolares adhuc in limine gimnasii non habentes periciam latinitatis trahunt vocabula latina ad sensum extraneum et extortum squamas avibus et plumas piscibus apponentes alii quippe de novo latinum fingunt ac alii barbarizant. Eciam quia quamplures britones multum indigent gallico, Idcirco Ego Johannes lagadeuc parrochie de ploegonven diocesis trecorensis in artibus et decretis bachalarius quamvis indignus ad utilitatem pauperum clericulorum britanie vel rudium in pericia latinitatis hoc opusculum composui. Primo ponens et ordinans britonicum secundum ordinem quem frater Johannes Januensis tenet in suo catholicon sibi addiciens gallicum et deinde latinum eiusdem significationis ut per illud britonicum poterunt ad gallici et latini pervenire cognicionem hic enim suplebitur quidquid ex huius deffectu hactenus pretermissum est. Queso autem mente devota super huiusmodi operis imperfectione veniam a scolaribus et magistris postulans ut non benedicta corrigant defectus suppleant ac in melius reforment ac britonicum secundum earum prolacionem hic interserant ut melius utique convalescat. Datum die XVIa mensis augusti. Anno demini millesimo quadringentesimo sexagesimo quarto."

Setu amañ raklavar Yann Lagadeg troet e galleg gant
Yann Feutren, person Rosko

"Pour commencer, je prie le Seigneur, éternellement un et trine, de pouvoir mener à son terme un livre de breton nouveau.

Si quelque chose en cet ouvrage vous paraît mal dit, ne vous empressez pas de le reprendre pour cette raison. Ayez d'abord l'obligeance de recourir fréquemment à un connaisseur, qui sache composer un ouvrage et aussi juger de la valeur d'un écrit.

L'on rencontre, à la vérité, des écoliers, en grand nombre, qui, à peine entrés au collège, et dénués de toute compétence en latin, s'avisent d'entraîner de force les mots latins en des significations qui leur sont étrangères : ainsi mettent-ils des écailles aux oiseaux et des plumes aux poissons, inventant, les uns, de nouveaux termes latins, faisant, les autres, des barbarismes. De surcroît, les bretons, en leur très grand nombre, sont largement déficients en français.

Pour ces raisons, Moi, Jehan lagadeuc, de la paroisse de ploégonven, au diocèse de Tréguier, bachelier ès arts et décrets, tout indigne que j'en sois, j'ai composé ce petit ouvrage pour l'utilité des petits clercs pauvres de bretagne ou encore des illettrés en latin.

Je commence par placer le breton en ordre, suivant, en cela, la disposition adoptée par frère Jehan de Gênes dans son catholicon. Au breton j'ajoute le français, puis le latin du même sens. De la sorte, en partant du breton, l'on pourra parvenir à la connaissance du français et du latin. On suppléera aussi les déficiences de l'ouvrage en ce qui concerne les omissions.

En esprit religieux, je sollicite, à présent, l'indulgence des élèves et de leurs maîtres pour les imperfections d'un ouvrage de ce genre. Je leur demande de corriger ce qui ne serait pas bien exprimé, de suppléer les lacunes, d'apporter des améliorations et d'y introduire les mots bretons de leur dialecte, tout cela, afin d'en faire un ouvrage nettement meilleur.

Donné le 16 du mois d'août, l'an du Seigneur mil quatre cent soixante-quatre."